Raison n°4 : Faim et traitement contre le SIDA, un cocktail perdant
Depuis son apparition à la fin des années 1970, le virus du VIH a causé la mort de 39 millions de personnes.
Quels liens entre malnutrition et sida ?
En 2007, le Programme d’Alimentation Mondial (PAM) attirait l’attention sur le fait que la faim était au cœur de l’épidémie du VIH. Il démontrait un certain nombre de relations de causes à effet entre ces 2 fléaux.
⇒ La malnutrition aggrave les infections
Des études montrent que chez les personnes séropositives souffrant de malnutrition, le risque d’infections opportunes augmente et le rythme de destruction des cellules immunitaires s’accélère.
⇒ La faim peut favoriser l’infection par le VIH
Les personnes en situation de pauvreté ont tendance à migrer vers les villes, poussées par la faim et la recherche de revenus. Ils s’exposent d’autant plus à des comportements sexuels à hauts risques, augmentant le risque de contamination. (1)
⇒ Se nourrir : le besoin le plus important des personnes atteintes du sida
La faim est le besoin le plus criant évoqué par les personnes atteintes par le VIH. Le virus du sida accroit les besoins énergétiques de l’organisme de 10 à 30% selon les cas et entre 50 à 100% chez les enfants séropositifs en perte de poids. Selon l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), le risque de décès est plus élevé chez les personnes souffrant de carences en nutriments.
⇒ Le sida a considérablement réduit la main d’œuvre agricole
La personne malnutrie atteinte du sida n’a plus la force de travailler, elle ne peut plus subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille. L’épidémie du sida a eu un impact considérable dans les milieux agricoles des pays en développement.
Dans plusieurs pays, jusqu’à 70% des domaines agricoles ont subi des pertes de main d’œuvre à cause du VIH/sida.(2)
⇒ Se soigner a un coût
Une personne séropositive doit faire face à des dépenses de santé importantes. Lorsque cette personne est en situation de pauvreté, ces dépenses prennent le pas sur les dépenses alimentaires et affecte sérieusement sa sécurité alimentaire, donc l’efficacité de son traitement.
La malnutrition réduit l’efficacité du traitement antirétroviral
Le traitement antirétroviral (TAR) est efficace et permet :
- une baisse significative du taux de mortalité,
- une diminution des souffrances,
- une réduction de la transmission du virus, notamment de la mère à l’enfant.
Mais le TAR entraine des effets secondaires comme la nausée ou le vomissement. Il est alors nettement moins efficace chez une personne souffrant de malnutrition car son organisme n’est pas assez fort pour s’adapter.
Mieux se nourrir pour survivre
Selon le PAM, les rations alimentaires fournies dès les premiers mois du traitement permettent de diminuer les effets secondaires et renforcent l’efficacité du traitement antirétroviral. (3)
Le soutien alimentaire des personnes séropositives sous traitement antirétroviral est vital. L’infection au VIH diminue les forces et entraine une perte de revenus. En plus du soutien alimentaire, il est aussi essentiel d’aider les malades du VIH à subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille.
Les partenaires chrétiens du SEL ont une approche globale de l’aide aux personnes vivant avec le VIH. Au Bénin, en plus de l’aide alimentaire, l’ONG Bethesda, apporte un appui psychologique et spirituel aux personnes malnutries bénéficiant d’un traitement antirétroviral. Le projet les accompagne aussi dans la mise en place d’une activité génératrice de revenus.
(1) E. Pillow, Nutrition et VIH/SIDA : Faits, lacunes et mesures prioritaires, USAID, Juin 2004
(2) Aide-Mémoire, le VIH/Sida et la sécurité alimentaire, septembre 2003, ONUSIDA
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